Cinéma portugais en révolution : une effusion d’images !
30 JANVIER 2025
Dès les premières heures, la Révolution des œillets a accouché d’images engagées ! Que retenir dans toute cette formidable production révolutionnaire, quelles images, quelles formes, quels sons ont fleuri dans ce moment d’euphorie ? Quel legs a-t-il été transmis, quelque cinquante ans plus tard, aux nouvelles générations de cinéastes au Portugal ?
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Ano 1- 1 de Maio, 1975, Les rues de Lisbonne “rouges” de monde ! © Cinemateca Portuguesa – Museu do Cinema, Lisboa
La séance Court d’Histoire, initiée par Georges Bollon, cofondateur de Festival du Court métrage de Clermont, propose, chaque année depuis 2010 de visionner des documents, pour certains très rares, qui nous plongent dans une histoire souvent engagée, militante ou propagandiste. Un ou une historien.ne, à l’issue de la projection, s’attache à décrypter et à analyser les images pour en livrer une lecture contextualisée.
Cette 16ème édition de Court d’Histoire s’intéresse au cinéma portugais en révolution. Mickaël Robert-Gonçalves en est l’invité ! Il est docteur en Études cinématographiques et audiovisuelles de l’Université Sorbonne Nouvelle, membre du CEIS20 (Centre d’études interdisciplinaires du XXe siècle) à l’Université de Coimbra au Portugal. Il prépare la publication de sa thèse intitulée Cinéma portugais en révolution. 1974 – 1982 : genèse, enjeux, perspectives.
Le 25 avril 1974, un coup d’État au Portugal renverse le régime salazariste moribond, la plus ancienne dictature d’Europe. Le sang ne sera pas versé, seul “le rouge des œillets” inondera la révolution, et les images aussi ! On peut dire que le cinéma engagé portugais a fait florès !
« Ce fut […] le début d’une boulimie de tournage, les caméras étaient partout, les films devaient accompagner voire catalyser l’événement.” comme le souligne Mickaël Robert-Gonçalves.
Il a sélectionné deux films en collaboration avec la Cinémathèque Portugaise, dont il salue l’extraordinaire travail de conversation, de transmission du patrimoine visuel portugais, en particulier celui des images révolutionnaires. Le premier nous plonge dans la marée humaine du 1er mai 1975 à Lisbonne, haut en couleur, le deuxième -un documentaire- La Lutte du peuple, s’attache à narrer l’alphabétisation des paysans dans la région de l’Alentejo, faire oeuvre de culture au propre comme au figuré !
Et faire oeuvre utile, c’est le rôle de Court d’Histoire et de son invité !
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Court d’Histoire : séance unique dimanche 2 février à 16h – Salle Lumière Cité Universitaire Dolet – Sur réservation auprès de Georges Bollon.
Entretien par Hugues Chevarin, montage par Emma Delaunay