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« Michelin dans la Seconde Guerre Mondiale », la petite histoire au coeur de la grande

28 FÉVRIER 2025

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’usine Michelin doit fournir des pneus aux régiments nazis. Mais en interne, souffle un vent de résistance.
Un épisode tourmenté de l’histoire de la manufacture clermontoise et sur lequel revient le Musée de la Résistance de Clermont Auvergne Métropole.

Michelin au Musée de la Résistance de Clermont Auvergne Métropole - Yann Cabello
Objets Michelin datant de la Seconde Guerre mondiale – © Yann Cabello

Protéger les salariés

Au début des années 1940, Michelin est le plus gros employeur du bassin clermontois. Un succès qui implique de grandes responsabilités lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. « Si Michelin refusait de vendre des pneus aux allemands, l’usine aurait été obligée de fermer ses portes et de mettre 10 000 personnes au chômage » explique Christine Perraud, directrice du Musée de la Résistance, au micro d’Ethan Lerigab.
Les « bibs » fourniront donc des pneus aux régiments nazis, qui contrôlaient l’approvisionnement en caoutchouc, mais garderont la main sur l’usine. En effet, personne ne pénétrera le site, ni les Allemands durant le conflit, ni même les Américains à la Libération.

La Résistance n’est jamais très loin

En parallèle, au sein de la famille Michelin, certains rejoignent la Résistance. C’est le cas de Marcel, fils d’André : il sera déporté et mourra après sa déportation au camp de Buchenwald.
A l’usine, la lutte se fait plus discrète, mais est bien là. « Dans le bulletin de paye, il y avait un petit papier qui disait « si des personnes sont malades qu’elles n’hésitent pas à rester chez elles, la manufacture sera toujours là » raconte Christine Perraud. « C’était un double langage. C’était au moment du Service du Travail Obligatoire (STO) et Michelin faisait comprendre aux salariés qu’ils pouvaient s’extraire. Que s’ils ne venaient pas au travail, on trouverait un moyen pour les aider ».


En revanche, Michelin refusera toujours de saboter ses ateliers comme le demandait la Résistance. Peut être était-ce pour protéger les membres de la famille détenus par les allemands ? Ou simplement pour ne pas voir disparaître un précieux outil de travail ? C’est finalement la Royal Air Force qui bombardera les usines de Cataroux, en mars 1944, pour stopper la production.

L’exposition « Toute une histoire ! Michelin dans la Seconde Guerre mondiale » est à voir au Musée de la Résistance, 7 Place de Beaulieu à Chamalières, jusqu’au 20 septembre 2025

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